C’est quoi les allures en voilier ?
Les allures n’indiquent pas la vitesse à laquelle vous naviguez !
L’allure correspond à l’angle qu’il y a entre l’axe du bateau et le vent que reçoit le bateau (vent apparent).
L’allure joue un rôle important dans la marche d’un voilier. Celle-ci a également une influence sur le comportement du bateau (gîte, vitesse, utilisation de différentes voiles…)
L’allure détermine la manière dont les voiles doivent être réglées : en fonction de l’angle entre l’axe du bateau et le vent
Lorsqu’on change de direction pour se rapprocher de celle du vent, on entre dans le domaine pointu des allures de près.
Au contraire, quand on s’écarte de l’axe du vent, on pénètre dans le domaine plus débridé, appelées : allures portantes.
Le vent debout (vent face)
Ça ne marche pas ! Il n’est pas possible de naviguer face au vent. Si le cap fait un angle inférieur à 45° par rapport à l’axe du vent, les voiles faseyent
(flottent en drapeau), le bateau n’avance plus et peut même reculer.
Pour atteindre un point qui se trouve dans cette zone, il vous faudra naviguer au près : en louvoyant (=zigzaguer).
Le près serré
le bateau remonte au vent, son angle par rapport au vent est d’environ de 45 degrés. C’est une allure sportive que recherchent les voiliers de régates. Les voiles sont bordées plat et leur ouverture par rapport à l’axe du bateau est faible, ce qui permet un écoulement laminaire des filets d’air. La gîte est forte du fait de la forte composante latérale du vent sur les voiles. Le bateau subit une dérive et adopte un comportement nerveux, très tendu, frappant contre les vagues.
Le bon plein (ou près bon plein)
le bateau remonte au vent, son angle par rapport au vent étant approximativement compris entre 50 et 65 degrés. C’est l’allure « royale » ! La vitesse est bonne et la dérive faible. Les voiles s’arrondissent et leur ouverture par rapport à l’axe de la coque augmente, l’écoulement restant laminaire. La gîte diminue et les chocs avec les vagues se font moins violents. C’est une allure très efficace pour les longues navigations et plus confortable pour le marin.
Le petit largue
Entre 65 et 80 degrés. Contrairement à une idée reçue chez beaucoup de plaisanciers, ce n’est pas une allure de portant. La vitesse est bonne et le bateau devient confortable.
Le travers
est une allure également rapide, la préférée des débutants car le confort augmente encore. Les voiles se creusent un peu et leur ouverture par rapport à l’axe du bateau s’accentue encore, de façon à augmenter la composante avant. Le flux d’air sur les voiles reste laminaire. La gîte est quasi nulle et l’influence des vagues par temps moyen est négligeable. Cette allure est souvent optimale, tant du point de vue de la vitesse que du confort du marin.
Le largue
l’axe entre le bateau et le vent est approximativement compris entre 100 et 120 degrés. A cette allure et aux suivantes, qualifiées d’allures portantes, la voile d’avant peut être remplacée au profit d’une grande voile légère, plus creuse et plus efficace, qui se gonfle avec le vent (gennaker, spinnaker). Mais alors, une grande vigilance, notamment sous spi, doit être observée car on peut facilement partir brutalement au lof (rapprochement contre l’axe du vent) et finir le mât dans l’eau.
Le grand largue
Entre 120 et 170°. C’est l’allure la plus rapide car la force du vent s’exerce au maximum dans l’axe du bateau. Mais le confort diminue notablement car l’écoulement de l’air dans les voiles devient turbulent, celles-ci étant notablement écartées de l’axe du bateau. Les vagues, qui généralement arrivent également de cette même direction, provoquent des mouvements de roulis et de lacet (perte d’efficacité du safran) désagréables et quelquefois impressionnants pour le barreur.
Le vent arrière
le bateau navigue dos au vent et quasiment dans son axe. L’allure n’est pas la plus rapide. Par mer calme, la sensation de confort y est évidente car on ne ressent presque plus le vent. Mais attention par mer agitée, cette allure est à réserver aux experts, le bateau risquant d’empanner (changement brutal d’amure) à la moindre erreur de barre.